Bilan de la 1ère (vraie) saison de production
Le jardin et l'activité m'ont tellement accaparés que je n'ai pas pris le temps de donner de nouvelles durant la saison. Je profite donc de ce début d’année 2023 pour vous la souhaiter bonne… et faire le point sur cette première saison de production achevée et rendue possible par vos généreuses contributions.
L'aménagement global bien en place
Une petite vue du ciel cet été (par Google) pour commencer :
Côté surfaces cultivées : 19 planches de 30m (et 8 d’environ 8m) pour le plein champ auxquelles il faut ajouter 6 planches de 30m sous abris (serre). Un total de 650m² SAU… c’est évidemment trop peu pour en vivre, mais l’objectif reste d’avancer progressivement et pour le moment toujours sans mécanisation (zéro outils animé par un moteur tel que tracteur ou motoculteur), tout à la main.
Ce printemps, on débâche une zone originellement enherbée pour rajouter 10 nouvelles planches de 30m de long et en principe la même chose l’année suivante.
Mise à jour de la vue d’ensemble du projet :
Des débouchés diversifiés
C’est une première année plutôt encourageante vues les difficultés (pas d’irrigation digne de ce nom, sécheresse estivale, coup de froid en novembre, manque d’expérience, etc.). Les ventes on été réparties comme suit :
34 % vente sur commande au détail aux particuliers, 24 % Paniers, 18 % Vente à la ferme, 19 % en boutiques, 5 % en cantines scolaires (avec deux cuisinières d’exception : Anne à Blessac et Véronique à Champagnat).
Malgré quelques relances, les restaurateurs ne semblent pas encore réceptifs.
Une diversité réduite mais des classiques réussis
La surface disponible en 2022 ne permettait pas de multiplier les espèces et variétés mais les légumes les plus demandés ont été récoltés avec des rendements satisfaisant pour la plupart et parfois même inespérés pour certains : salade, carotte, radis, betterave, fenouil, tomate, tomate cerise, haricot, concombre, courgette, pomme de terre, oignons, fèves, choux de Milan, choux kale, poireau, potimarron, courge butternut, carde, pourpier d’été, roquette, épinard, radis noir d’hiver, radis daïkon, pourpier d’hiver, topinambour, mâche, rhubarbe, persil, coriandre, basilic, thym, sarriette, mélisse, menthe mais aussi quelques fruits ; prune, pêche, pomme. Pas moins d’une quarantaine de variétés de légumes, aromates, fruits, etc.
Une belle année pour le miel
Avec leurs deux ruches sur le jardin, Gilles et Nicole ont récolté presque 60kg de miel. Pour l’occasion nous avons renouvelé l’étiquetage :
L’eau : le point faible qui renforce le soin à apporter à la vie du sol
Cette saison caniculaire aura eu le mérite d’aider à toucher les limites de l’utilisation de l’eau. Sur ce haut de plateau granitique, on ne peut espérer de miracle, les veines d’eau sont très dépendantes des précipitations et de faible débit. L’eau du réseau est onéreuse sans parler ducoût technique de la potabilisation et va voir son usage de plus en plus soumis à restrictions. Il faut donc en priorité envisager une utilisation extrèmement économe de la ressource. Pour cela plusieurs pistes pour partie déjà à l’œuvre :
1- des surfaces réduites et une densification des cultures : avec la même quantité d’eau on irrigue plus de légumes
2- augmenter autant que possible le taux de matière organique pour permettre au sol et à la vie du sol de mieux retenir l’eau. Pour cela :
- recourir aux couverts végétaux d’hiver dans lesquels ont plante à la fin du printemps : parmi leurs nombreux atouts, ils permettent à la fois de structurer naturellement le sol, d’augmenter le taux de matière organique et de pailler le sol pour diminuer considérablement l’évaporation.
- pailler avec de la matière organique tout ce qui peut l’être
3- utiliser des techniques d’irrigation précises et économes comme le goutte à goutte et les tuyaux poreux (pas besoin d’arroser les passe-pieds)
4- Assurer un peu d’ombre aux plantes les plus sensibles qui la supportent : à l’ombre d’autres cultures plus hautes ou plus matures, dans des zones de cultures sous les fruitiers.
Le petit atelier poules pondeuses encore en question
Au-delà du fait qu’il me reste quelques petits détails techniques à régler et quelques connaissances en matière d’élevage à acquérir et que le prix du grain augmente, la mise en place d’un tout petit élevage de poules pondeuse bio en plein air n’est pas encouragée par les règles sanitaires actuellement en vigueur. Après avoir fait la formation (obligatoire) Biosécurité, je prends pleinement en compte les très nombreuses contraintes et les incohérences (voire les contradictions) à l’œuvre. Je vous renvoie d’ailleurs vers la lettre ouvertes aux ministres co-signée entre autres par la Confédération Paysanne, Greenpeace, la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique et la LPO : https://confederationpaysanne.fr/sites/1/articles/documents/V3_LettreOuverte_ElevagePleinAir_25orgas.pdf
Cependant, il me reste encore quelques idées à essayer de tester en 2023 pour trouver une éventuelle place et une économie à un petit cheptel de poules.
Plantation d'arbres
Les planches entre-parcelles dans lesquelles sont inclus les fruiters préexistants sont complétées progressivement (pommiers, pêchers de vignes, nashis, poirier), ainsi que les espaces intersticiels. De nouvelles boutures et semis sont en préparation.
Résumé des interventions et visites
- Intervention-témoignage lors d'une table ronde sur le lien entre paysage et alimentation organisé par le CAUE37 dans le cadre de la semaine de l'architecture (à partir de l’article publié dans Openfield)
- Atelier découverte légume dans le cadre de la semaine du goût avec la classe de Chloé Damien à l’école primaire La clé des champs d'Aubusson
- 2 visites dans le cadre de l’opération « Bienvenue dans mon jardin naturel » organisé par le CPIE.
- 1 visite dans le cadre des « goûters-jardins » de la ressourcerie Court-Circuit
Projet de réhabilitation de la maisonnette
Le grand coup de ménage (Merci Fabrice) a permis de tester la vente à la ferme au rdc mais des travaux importants seront nécessaires à terme. Il va donc falloir affiner les usages de l’ensemble du bâti et trouver un ou des moyens de financer le projet de réhabilitation… à suivre !